L'état vient d'investir 9 milliards d'euros dans le spatial, mais cet investissement aura-t-il un impact sur les startups françaises ?
L'État français renforce son implication dans la recherche spatiale
Annoncé par la Première Ministre ce 19 septembre lors de l’IAC, le plus grand congrès français dédié à l’aérospatial, cet investissement de 9 milliards viendra compléter la première promesse faite en février par le président Emmanuel Macron de renforcer l’autonomie de l’Europe dans le domaine spatial.
Cet investissement servira notamment à financer des projets de recherche de l’ESA (European Space Agency), ainsi qu’à être un budget pour le développement du programme spatial militaire, de l’ordre de 5 milliards.
Le CNES bénéficiera également de cette aide qui lui permettra de continuer ses activités pour les années à venir, et notamment jusqu’en 2030.
Visite d’Elisabeth Borne lors de l’IAC, accompagnée de Thomas Pesquet sur sa gauche.
Le plan "France 2030" : un pari sur les startups françaises
Le plan « France 2030 » est un plan d’investissement réalisé par l’état français et ayant pour but de répondre à différents grands défis de notre temps, comme l’écologie, l’émergence de nouvelles technologies, l’automobile, l’aéronautique ou encore, ce qui nous intéresse ici, le spatial !
Il représente notamment un investissement de 1,5 milliards d’euros sur les 9, qui bénéficieront à des entreprises françaises innovantes du domaine telles que HyPrSpace, Sirius, Exotrail ou encore Stratoflight :
HyPrSpace
HyPrSpace est une société venue de Bordeaux, et souhaitant rendre l’espace plus accessible pour tous, le tout en tentant de concevoir leur propre fusée : une sorte de SpaceX à la française.
Cette dernière utiliserait les toutes nouvelles technologies en terme de motorisation et de propulsion hybride pour permettre le développement d’une nouvelle fusée « Made in France ». Le cœur de cette startup reste l’industrie, mais elle a avec elle des partenaires de taille, telle que la société suisse « Beyond Gravity », disposant d’une grande expérience dans la conception structurelle de fusées, et ayant déjà travaillé sur des fusées comme l’Ariane 5 ou la Véga, une fusée italienne financée par l’Europe.
Ils prévoient un premier vol orbital pour 2025 (si tout se passe bien).
Sirius
Également spécialisée dans la conception de mini-lanceurs réutilisables, la société « Sirius Space » compte bien utiliser ces 1,5 milliard pour améliorer leur système de lanceurs, permettant ainsi de mettre en orbite davantage de petits satellites ou autres systèmes de navigation.
Mais elle souhaite également élargir sa gamme de lanceurs en permettant d’y ajouter des boosters qui pourront augmenter la charge utile envoyable dans l’espace jusqu’à près de 800kg. Le tout, bien entendu, en essayant de réduire au maximum l’empreinte environnementale, l’aérospatial restant un domaine encore très gourmand en ressources énergétiques, de nombreuses avancées sont encore explorables de ce côté-ci.
Exotrail
Cette société, créée en 2015 et désormais forte d’une centaine d’employés, est spécialisée dans la création de moteurs pour satellites. Leur rôle est de trouver des solutions aux besoins des institutions spatiales.
Leur prochain projet consiste en un « Space van », un transporteur de satellite qui se déplacerait dans l’espace en transportant des satellites, mais pouvant également permettre d’assister, ravitailler ou réparer des appareils déjà en orbite.
On peut faire du spatial autrement, aller plus vite dans l'espace, tester plus vite des technologies pour suivre l'ouverture de l'espace à une économie de marché
Jean-Luc Maria, PDG d'Exotrail
Stratoflight
Cette dernière entreprise a un concept pour le moins intrigant : envoyer des capsules habitées à l’orée de notre atmosphère.
L’idée : élever une capsule avec six voyageurs à son bord, ainsi que deux pilotes, grâce à un ballon rempli d’hydrogène et jusqu’à une altitude maximale de 35 kilomètres. Une fois à cette hauteur, les « touristes » pourront profiter du vide sidéral et apprécier une vue magnifique de notre planète.
Le but de cette manœuvre est de permettre la découverte de l’espace pour tous, mais aussi pour aider à constater les impacts écologiques de l’homme sur la planète dans sa globalité. Dans cette optique, la société promet que sa capsule sera confectionnée à partir de matériau recyclés et recyclables, et propulsée par un ballon d’air, sans carburant ni pollution.
Les premiers vols de tests sont prévus pour 2025, tandis que le premier vol commercial est attendu pour 2025 !
La société Expleo, responsable du projet, promet une sacrée vue sur la mer…