Lorsqu'on scrute du côté de la Russie et des recherches internet de ses habitants depuis quelques jours, on constate une chose particulière.
Je veux pas y aller !
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine perdure et s’enlise, si bien que Poutine a décidé de convoquer plus de citoyens à rejoindre les rangs de l’armée.
La semaine passée, ce n’est pas moins d’un million de réservistes qui ont été appelés, une annonce qui a eu de quoi surprendre dans un pays où, d’après les médias nationaux, cette guerre n’existe pas.
C’est alors que l’on a pu constater, grâce à Google Trends, l’évolution des recherches populaires en Russie après cette annonce du gouvernement Russe. Des recherches telles que : « Qui peut être mobilisé ? », « Guerre », « Mobilisation » ou encore « Escalade ».
Et parmi ces termes, d’autres plus insolites encore ont fait surface, comme « Comment se casser un bras ? », afin d’être exempté de mobilisation.
La recherche sur Internet de « Comment se casser le bras » en hausse.
— Andreï VAITOVICH (@andreivaitovich) September 21, 2022
La mobilisation à la russe a bien commencé. pic.twitter.com/ms6RLfS31Q
Les appelés fuient le pays...
Après l’annonce de mercredi dernier, ceux qui en ont eu l’occasion et on été assez rapides se sont rapidement précipités sur les premiers billets d’avion disponibles afin de fuir le pays pour une destination proche (Turquie, Serbie…).
Aucune annonce officielle bien entendu, mais c’est en tout cas le constat que les internautes pouvaient faire dès le 21 septembre au soir : tous les vols directs de Moscou vers l’étranger étaient complets, et AirSerbia n’annonçait aucun vol disponible avant le lundi 26 septembre.
Quelques minutes après le discours de Poutine 🇷🇺, il n’y a plus de places pour des vols directs de Moscou vers Istanbul, Tbilisi ou Erevan ce 21 septembre. pic.twitter.com/c6Pmo3HP02
— Andreï VAITOVICH (@andreivaitovich) September 21, 2022
Bien entendu, toutes ces personnes prennent un risque. En effet, fuir un tel ordre de mobilisation est considéré comme de la désertion, et est passible de sanctions que le gouvernement Russe n’a pas oublié d’inclure. La veille de l’annonce de la mobilisation, des députés ont fait voter plusieurs amendements, dont un punissant de 10 ans d’emprisonnement tout refus de participer à des « actions de combat ».
...ou restent pour manifester
Que ce soit parce qu’ils n’ont pas pu fuir, ou parce qu’ils refusent cette décision et souhaitent le montrer, de nombreuses personnes sont descendues dans les rues de Moscou ou St-Pétersbourg afin de manifester contre cet appel.
Mais ce n’est également pas sans risques, puisque les manifestations sont généralement violentes, sinon fortement réprouvées, donnant généralement lieu à de nombreuses mises en garde à vue et arrestations.
« Non à la guerre » : Moscou ce soir. pic.twitter.com/a9ET981nj3
— Andreï VAITOVICH (@andreivaitovich) September 21, 2022
Dans un pays où les médias d’états sont très contrôlés, et où la voix d’un peuple contestataire est réprimée, internet reste bien souvent le dernier endroit où l’on peut constater et partager ces voix d’une manière ou d’une autre, car la diffusion de l’information reste très rapide, et sa censure plus difficile.
C’est un constat similaire qui peut s’observer en Iran, où des manifestations ont éclaté après la mort de Mahsa Amini, alors que le gouvernement a coupé l’accès à internet et aux réseaux sociaux à sa population. Ainsi, militants et ONG tentent malgré tout de réunir un maximum d’informations et de les partager en ligne pour que ces actions ne restent pas sous silence.
Pour aller plus loin :