« Titanic : Honor and Glory » est une reconstruction virtuelle réalisée sous Unreal Engine et financée par la communauté sous Patreon. Le projet vise à recréer avec précision chaque détail du navire, de sa conception architecturale à son aménagement en passant par le rivetage des panneaux de sa coque. Le jeu offre aux joueurs la possibilité d'explorer le navire et d'en apprendre davantage sur son histoire alors que le véritable Titanic continue de se détériorer au fond de l'océan.
Nombreux sont les projets de reconstitution autour du Titanic. Certains sont des expériences de réalité virtuelle destinées à la découverte du navire de manière interactive, d’autres des jeux vidéos comme c’est le cas de “Titanic : Hornor and Glory” développé par une communauté d’amateurs soutenus par les développeurs de Vintage Digital Revival.
Que vous ayez vu ou non le film de James Cameron retraçant la tragique histoire du Titanic, vous avez au moins déjà entendu parler une fois de son histoire et pleuré sur “My heart will go on” de Céline Dion. Pour permettre aux fans et au curieux de revivre les événements qui se sont déroulés dans la nuit du 13 au 14 avril 1912, des fans ont unis leurs efforts autour d’un projet commun : reconstruire le bateau de la cale au pont le plus fidèlement possible, le tout à l’échelle 1/1.
Tous les survivants du Titanic sont maintenant décédés. Mais beaucoup d’entre nous, qui étaient là lorsque le film est sorti en salle, sont toujours là pour raconter leur histoire. C’est peut-être pour cette raison que le fait de monter à bord d’une reconstitution virtuelle du Titanic est si significatif, après tout, il s’agit d’un formidable témoin du temps qui passe. Nous trouvons les épaves sinistres parce qu’elles nous montrent un moment tragique, figé par le temps.
Né autour du logiciel Unreal Engine (célèbre outil de création 3D temps réel développé par les créateurs de Fortnite), cette représentation du navire impressionne par son niveau de détails. C’est sans doute la version qui s’approche le plus de ce qu’était le Titanic lors de son voyage inaugural en 1912.
Le travail sur la perspective, (angles de caméra, niveau de zoom, textures…) est quant à lui poussé au maximum de ce que la technologie peut offrir à ce jour. Incluant des visites en temps réel du navire, ainsi qu’une simulation de la collision avec l’iceberg et du naufrage qui a suivi. Les plus intrépides apprecieriont.
Considéré comme l’un des navires les plus modernes et les plus sûrs de son époque, avec de nombreux équipements de pointe, ce fût un réel défi pour l’équipe en charge du projet de reconstituer, à partir de plans et des rares images prises du paquebot gisant au fond de l’atlantique, une simulation capable de faire vivre aux visiteurs une expérience hors-norme.
Un décor exploité à son plein potentiel
Titanic : Hornor and Glory n’est pas le seul projet à poursuivre cet objectif précis. Un mod de Mafia : City of Lost Heaven sobrement intitulé « Mafia Titanic Mod” utilise la version originale du titre de Take Two comme base pour sa propre restauration virtuelle du navire. Il est en cours de développement depuis plus de 15 ans et est en grande partie l’œuvre d’un seul homme, l’ingénieur maritime néerlandais Robin Bongaarts. Il est très impressionnant en soi, mais il est lié à une vielle technologie. Honor and Glory est libre d’utiliser toute la puissance d’Unreal pour apporter du réalisme.
C’est une véritable merveille que Vintage Digital Revival a créée. Cela en dit long sur la place du film dans notre patrimoine culture, car dès que vous lancer le jeu, vous savez instinctivement comment vous y retrouver. Mais il y a aussi tellement de détails que le film n’a pas montrés, des zones que nous n’avons généralement vues qu’après coup, au fond de la mer, envahies par la rouille et les bactéries.
Le temps érode rapidement le vrai navire. Bien qu’il soit resté exactement là où il est tombé au fond de l’océan cette nuit-là, il y a 110 ans, à 4 000 mètres de profondeur, il n’en a plus pour longtemps. La bactérie susmentionnée, halomonas titanicae, dévore le navire à une vitesse prodigieuse et s’il y a jamais eu de discussion sur le relèvement de l’épave et sa sauvegarde sur la terre ferme, l’infestation bactérienne barre définitivement cette option. Non seulement l’épave est désormais bien trop affaiblie pour résister à toute tentative de renflouement, mais dans quelques années, elle n’existera même plus.
Une collection de ressources Unreal Engine ne devrait pas avoir d’incidence sur ce sentiment de perte. Mais c’est le cas, n’est-ce pas ? Les mondes virtuels nous offrent un document immersif pour préserver les environnements, ce que la photographie et même le cinéma ne peuvent pas faire. Vous pouvez vous promener dans le Titanic d’Honor and Glory et comprendre pour la première fois à quel point il devait être difficile de naviguer dans cet espace, même lorsque tout allait bien, en pleine journée, bien avant que tout ne commence à prendre l’eau et que ses 2200 passagers ne se précipitent vers les canots de sauvetage.
Un déluge immortalisé
Les dimensions de ses couloirs sont cauchemardesques quand on pense aux personnes qui tentent de s’en échapper pour sauver leur vie, jusqu’aux ponts des bateaux. Non seulement ils sont incroyablement étroits, mais ils sont aussi disposés comme un circuit imprimé, des enchevêtrements d’angles droits et très peu de signalisations. Il est faux de croire que les passagers de l’entrepont étaient enfermés dans les ponts inférieurs pour permettre aux passagers de première classe d’embarquer en premier sur les canots de sauvetage. Le scénario du film de James Cameron ne correspond pas tout à fait aux récits des survivants sur ce point. Au lieu de cela, les passagers de l’entrepont étaient tout simplement perdus – ils n’étaient jamais montés sur les ponts supérieurs, où seuls les passagers de première classe étaient autorisés, et il n’y avait pas de cartes du navire pour les aider à s’orienter. Peu importe qu’il n’y ait pas de portes verrouillées sur leur chemin – à la fin, elles auraient pu tout aussi bien l’être.
La séquence du naufrage de Titanic : Honor and Glory le démontre sans ambiguïté. À l’heure où nous écrivons ces lignes, cette séquence est la plus « ludique » du jeu, tout comme les cartes postales à collectionner trouvées autour du navire. Le Titanic heurte un iceberg et commence à couler alors que vous êtes à bord. Le fait que vous soyez seul à bord d’un paquebot sinistrement silencieux rend l’expérience encore plus troublante et poignante : c’est comme si vous étiez un fantôme, déplacé dans le temps, qui assiste au déroulement d’une tragédie sur laquelle vous n’avez aucune prise. Ce qui est, bien sûr, exactement ce que vous êtes.
C’est peut-être le seul jeu auquel j’ai joué dans lequel le fait qu’il n’y ait pas de personnages, de dialogues, d’objectifs, d’interactions ou d’inventaire ne semble pas avoir d’importance. En comparaison, Dear Esther ressemble à Destiny. Le but est de préserver l’endroit et, bien que le projet soit encore en cours de développement et qu’il évolue avec le temps, il y est déjà parvenu à un degré incroyable et réconfortant.
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