Paul Berr, 28 ans, est chargé d’accompagnement et d’animation pour le cabinet comptable Yzico. L’idée ? Aider les chefs d’entreprise à mûrir leur projet.
Paul Berr, 28 ans, est chargé d’accompagnement et d’animation pour le cabinet comptable Yzico. L’idée ? Aider les chefs d’entreprise à mûrir leur projet pour mettre en chiffres le déroulé de leurs actions. Et établir cette roadmap opérationnelle pour ne pas simplement faire rentrer des chiffres dans des cases, mais leur donner du sens, Paul Berr connaît bien le problème.
Il a lui-même monté plusieurs projets, dont le premier en même temps que ses études à l’ICN Business School. Il s’associe à l’époque avec son frère qui étudie le design industriel à l’Ecole nationale supérieure de création industrielle (ENSCI Les Ateliers, Paris). Lors d’un workshop, ce dernier imagine comment réutiliser intelligemment les objets du quotidien, par exemple les tupperware. Il a l’idée d’en faire une serre électronique, d’intérieur, en intégrant un système aquaponique*.
Paul Berr est alors en deuxième année d’école de management et se lance avec lui. « C’était génial de faire comprendre le circuit au grand public et de montrer le processus pour faire grandir une plante », se souvient-il. L’équipe travaille sur un prototype en 3D, commercialisable. Paul assure la gestion et son frère la conception et réalisation du produit. « On était parrainé par Henry Seydoux, le PDG de la société Parrot », souligne Paul Berr. Mais très vite, la question du financement se pose. Un premier comité d’engagement pose un veto : la serre pourrait permettre de faire pousser chez soi tout type de plantes, y compris illégales. Un point bloquant pour plusieurs membres du jury selon Paul Berr.
*écosystème de culture reposant sur 3 types d’organismes que sont les poissons, les bactéries et les plantes.
Qu’à cela ne tienne, la fine équipe est rejointe par un designer et un ingénieur électronique qui étaient tout deux précédemment avec son frère, et tout ensemble, ils décident de traverser l’Atlantique pour voir si les Etats-Unis seraient plus réceptifs. « Aux USA, ces plantes ne sont pas illicites, c’est même une véritable industrie », rappelle-t-il. Mais là non plus le marché ne semble pas répondre et les financements se font rares. « On voulait à la fois garder le côté made in France et être capable de passer à une industrialisation plutôt que la conception 3D. On a imaginé un kit « do it yourself ». Mais l’usure de l’aventure se fait sentir et l’ambiance n’est pas toujours au beau fixe. « Quand on s’associe ce que je retiens comme enseignement, c’est que si les choses ne sont pas claires et bien définies dès le début, c’est perdu d’avance. En famille ce qui est encore plus compliqué, c’est de dire les choses qui font mal car on a forcément le côté affectif qui entre en ligne de compte », estime Paul.
En Master, le goût d’entreprendre le poursuit puisqu’il monte un deuxième projet pour faciliter le placement des étudiants en entreprise, notamment en stage. C’est le début de partenariats, notamment avec des écoles d’ingénieurs informatique pour automatiser une partie des processus (CV, lettre de motivation, visibilité, e-réputation). « J’ai rejoint le PeeL pour mon stage de fin d’année », conclut-il. Une compétence que Paul utilise encore aujourd’hui pour le cabinet Yzico, puisqu’il est toujours en charge de développer des partenariats et d’assurer la visibilité de la marque.
« Quand on s’associe ce que je retiens comme enseignement c’est que si les choses ne sont pas claires et bien définies dès le début c’est perdu d’avance. »
Paul Berr, chargé d'accompagnement pour Yzico
Depuis quelques mois, il est repassé de l’autre côté de la barrière, dans l’accompagnement, pour aider à la structuration des projets et les mettre en relation avec des experts-comptables quand le projet est suffisamment ficelé pour que le modèle économique et l’exécution du projet dans le temps et l’opérationnel soit claire. « Le but est de faire gagner du temps à tout le monde : les chefs d’entreprise et les experts-comptables », explique-t-il. Le cabinet mise sur l’accompagnement dès l’idée de départ, afin d’aider les prospects dans une stratégie sur le long terme.